Jusqu'au 27 mars 2023 au Musée Dauphinois à Grenoble
Le port du gant remonte à des milliers d’années, mais il faut attendre le Moyen Âge pour que son usage s’étende et connaisse un véritable essor dans le courant du 18e siècle.
À cette époque, à Grenoble, l’activité manufacturière de la ganterie s’impose comme un secteur florissant. Exporté notamment en Italie et en Allemagne, le gant de luxe grenoblois devient la première activité économique à faire rayonner la ville à l’étranger. L’exposition parcourt l’histoire de ce délicat atour, depuis son âge d’or au Second Empire jusqu’à son déclin au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Le gant de luxe fut avant tout féminin. Utilisant la peau de chevreau pour la finesse de sa texture et son toucher, il demandait un extrême savoir-faire qui s’est répandu dans tout le bassin grenoblois, transmis par des milliers de travailleurs répartis dans d’innombrables ateliers en Isère.
Dans les années 1830, Xavier Jouvin invente et perfectionne son système dit la « main de fer », qui consiste en un emporte-pièce à la taille et à la forme permettant de découper six gants à la fois. Les différentes tâches nécessaires à la fabrication d’un gant se spécialisent. Quand le travail de coupe est confié aux hommes, celui de couture est réservé aux femmes. Cet outil pousse le secteur de la ganterie vers une approche industrielle.
Toutefois, le gant reste un objet de luxe. La clientèle est essentiellement parisienne et étrangère. De la fin du 19e siècle jusqu’aux années folles, les grandes entreprises comme Perrin et Jouvin conquièrent le monde. Le renom du gant grenoblois est porté haut par des agents commerciaux aux États-Unis, au Canada, en Australie, etc.
Le déclin amorcé au sortir de la Seconde Guerre mondiale est aujourd’hui achevé et l’industrie du gant grenoblois a disparu. L’évolution de la mode, l’émancipation des femmes, les délocalisations, la concurrence asiatique ont eu raison de ce marché.
Les centaines de pièces présentées dans l’exposition invitent le public à côtoyer cette grande époque où la haute société paradait dans des atours luxueux… jusqu’au bout des doigts. Gants courts ou longs rivalisent de finesse et de talents artistiques. Reconstitué avec les outils du gantier, un atelier propose de retrouver les gestes des artisans qui ont participé à l’aventure de l’activité gantière à Grenoble.
Créé en 1906 à l’initiative d’Hippolyte Müller, son premier conservateur, a!n de « relier les premiers occupants d’un pays à ceux qui l’habitent encore », le Musée dauphinois s’intéresse à toutes les périodes de l’histoire alpine. Il est installé en surplomb de la ville, dans l’ancien monastère de Sainte-Marie d’en-Haut fondé au XVIIe siècle par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, classé Monument historique.
Après une histoire mouvementée qui l’a vu successivement servir de prison, de pensionnat, de caserne puis de logement pour une centaine de familles italiennes, le monastère a été restauré à la faveur des jeux Olympiques de Grenoble en 1968.
Des premiers temps de l’humanité à l’actualité la plus vive, le Musée dauphinois rassemble, conserve et transmet les témoins d’une mémoire collective. Chaque année, deux à trois expositions, toujours enrichies de publications scientifiques, de conférences et de débats, explorent tour à tour les champs de l’archéologie, du patrimoine régional, rural ou industriel.
Infos pratiques
Musée Dauphinois
30, rue Maurice Gignoux - 38000 Grenoble
Tél. : 04 57 58 89 01
musees.isere.fr/musee/musee-dauphinois
Ouverture :
Tous les jours sauf le Ma 10h - 18h (19h les Sa et Di)
Fermé les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai
[15/11/2022]
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